Les murmures parcouraient déjà les Coustous depuis quelques semaines. Et bien c'est aujourd'hui une réalité. Sébastien Lacrampe, et François Roux, adversaires lors des municipales de 2020, et élus d'opposition, ont décidé de faire cause commune pour la fin du mandat, sans cacher qu'ils préparent les élections de 2026, de concert, mais sans dévoiler le chef d'orchestre.
Pour cela, ils ont tenu une conférence de presse, mardi dernier. Une conférence de presse, dans laquelle ils se sont respectueusement donnés des temps de parole pour faire passer un message commun. "A nous deux, nous représentons 55 % des voix exprimées aux dernières municipales et nous voulons nous exprimer en qualité de responsables leaders des groupes d’opposition. Au-delà du fait que nous avons été adversaires aux dernières municipales, nous avons découvert qu’il y a beaucoup plus de choses qui rapprochent que de choses qui nous éloignent ".
Les deux élus d'opposition ont ensuite enchaîné les dossiers bagnérais, passant au crible le mandat du maire Claude Cazabat: "Nous voulons faire un état des lieux, un bilan de l’activité municipale après 5 ans de gouvernance Cazabat". Pour les deux hommes, le constat est "accablant" : "Beaucoup de projets sont arrêtés, d’autres pris à l’envers. Même si les choses sont faites par tranche, il s’agit de rapiéçage, nous pensons qu’il existe une autre manière d’utiliser l’argent public".
"On achète des bâtiments sans avoir penser à la future utilisation"
Et les voilà dégainant une liste de projets qu’ils estiment imparfaits, ou encore mal réalisés, "faits à l’envers sans réflexion particulière" :" Prenons l’exemple du pumptrack qui n’est pas à la hauteur des espérances, c’est un pumptrack Barbie", explique Sébastien Lacrampe. "Aujourd’hui, il n’y a que les enfants en bas âge qui l’utilisent". "Il y a des chantiers qui s’éternisent un peu comme les thermes de la Reine. La Semetherm fait son travail mais le bâtiment aurait dû être diagnostiqué avant l’achat, le maire aurait dû le faire. Le tribunal, on a vu que les travaux avaient commencé puis s’étaient arrêtés, il y avait un problème d’autorisations. Sur le dossier du fonds Alix, on ne conteste pas le bien-fondé du projet mais c’est quelque chose qui aurait dû être porté par la CCHB, c’est un projet de territoire et pas communal. Quel est le modèle économique, on ne le sait pas. Il s’agit d’une charge supplémentaire pour la commune, nous n’avons aucune visibilité sur le financement. Une fois encore, on a mis la charrue avant les bœufs".
"Un manque de vision évident"
L’achat du Trianon, la clinique Gandy ou encore la Mongie, l’Immeuble de Grande Hauteur, sans oublier, l’aménagement des Coustous ajoutent à l'exaspération du nouveau duo politique : "On a bâti ce projet dans l’opacité la plus totale, nous n’avons jamais été consultés sur ce projet qui méritait une quatre approche. Qui a rédigé le questionnaire ? Combien de personnes ont répondu ? Comment cela a-t-il été dépouillé ? Il n’y a eu aucune restitution aux conseillers d’opposition. Le projet qui nous a été présenté en commission plénière nous inquiète et nous ne sommes pas satisfaits".
Et comme tous les bagnérais, le deux élus attendent la réunion publique de février pour découvrir les futurs Coustous mais restent inquiets. "On a pris le problème à l’envers, il faut de l’écoute. Nous avons aussi des inquiétudes sur le financement de ces projets. Il y en a beaucoup trop en cours, beaucoup de dossiers ouverts sans que l’on sache comment ils vont être financés, il y a un manque de vision évident. On se disperse au lieu de se concentrer sur l’essentiel".
François Roux et Sébastien Lacrampe ont bel et bien lancé la campagne des élections municipales de 2026 à Bagnères, à accueillir des colistiers et colistiers d'horizons variés : "Tous les gens compétents sont les bienvenus, même dans la majorité. On a envie de faire des choses cohérentes pour Bagnères et en finir avec la politique verticale avec un seul homme qui gère tout".